JEAN-MICHEL PILC, piano
MADS VINDING, basse
MARILYN MAZUR, percussions
Sortie le 11 septembre 2015
Label : Storyville Records
Wayne Shorter a dit un jour : « Au diable les règles, je vais vers l’inconnu ». C’est ce que nous avons fait pour cet enregistrement. Pas de discussions sur les airs, les clés, les solos, les tempos – en fait, Jean-Michel et Marilyn n’avaient jamais joué ensemble auparavant. Nous avons simplement commencé à jouer pour voir où la musique nous mènerait – et comme vous pouvez l’entendre, c’était un sacré voyage. Nous avons fait deux longs sets et, de temps en temps, un morceau émergeait – mais la plupart du temps, nous étions dans des eaux inconnues, qui nous emmenaient dans des endroits où nous n’étions jamais allés auparavant. C’est l’ultime façon d’improviser.
Pourquoi l’album s’intitule-t-il COMPOSING ? Arnold Schoenberg a également dit un jour : « Composer, c’est improviser au ralenti ». Cet album est composé en temps réel. ~ Mads Vinding
Crédits
Enregistré au Studio 26 Antibes – France les 17, 18 et 19 août 2013
Mixé au Studio 26 en novembre 2013
Critique
Un voyage magique et mystérieux avec deux poids lourds de l’avant-garde et un bon vieux bassiste de jazz fiable qui s’intègre partout. Pour être plus précis : La percussionniste américano-danoise Marilyn Mazur, aux cheveux crépus et aux yeux intenses ; le pianiste français Jean-Michel Pilc, à la barbichette et au regard sombre et morose ; et le Danois Mads Vinding, dont les yeux et la barbe (ou l’absence de barbe) s’intègrent partout.
Deux muses se cachent dans les coulisses. Il y a tout d’abord Wayne Shorter, avec qui Mazur avait l’habitude de jouer et qui a dit un jour : « Au diable les règles, je vais vers l’inconnu » : « Au diable les règles, je vais vers l’inconnu ». Deuxièmement, Arnold Schoenberg, le regretté compositeur autrichien, a dit un jour : « Composer, c’est improviser au ralenti ».
La session tire son titre de ce dernier. Une fois l’affaire dans le sac, comme on pouvait s’y attendre, Mazur et Pilc se sont éclipsés sans autre commentaire, laissant le bon vieux Vinding s’expliquer : « Il n’y a pas eu de discussions (sic) sur les airs, les tonalités, les solos, les tempos – en fait, Jean-Michel et Marilyn n’avaient jamais joué ensemble auparavant. Nous avons commencé à jouer pour voir où la musique nous mènerait. Ce fut un véritable voyage.
« Nous avons fait deux longs sets et de temps en temps un morceau émergeait, mais la plupart du temps nous étions (sic) dans des eaux inexplorées, nous emmenant dans des endroits où nous n’étions jamais allés auparavant. C’est l’ultime façon d’improviser ».
Dans son incarnation finale, la musique forme deux suites, numérotées 1 et 2, une ballade en sol, « Alice In Wonderland » de Sammy Fein et le très beau « My One And Only Love » de Guy Wood.
Il n’est pas du tout aussi éloigné et inaccessible qu’on pourrait le croire. Cela dit, « My One And Only Love », qui arrive à l’improviste vers la fin de la session d’une heure, est un soulagement très agréable dans ces « eaux inexplorées ».
Ce qui prouve que, comme l’a dit Groucho Marx, « l’art est l’art, n’est-ce pas ? Mais d’un autre côté, l’eau est de l’eau. L’est est l’est et l’ouest est l’ouest, et si vous prenez des canneberges et que vous les faites mijoter comme une sauce aux pommes, leur goût ressemble beaucoup plus à celui des pruneaux qu’à celui de la rhubarbe ». ~ par Chris Mosey 27 juin 2015. Tout sur le jazz