The Long Journey

Critique

Le pianiste Jean-Michel Pilc s’est montré très prometteur lors de ses premiers enregistrements. L’idée de l’associer au bassiste chevronné Hein Van De Geyn était donc très inspirée. L’alchimie opère immédiatement lorsqu’ils s’attaquent à « Nardis » de Miles Davis, que l’on identifie presque toujours à Bill Evans en raison des nombreux enregistrements de ce classique modal par le légendaire pianiste. Le duo a sa propre façon de développer l’ambiance sinistre inhérente au morceau tout en résistant aux tempos rapides que préférait Evans. Footprints » de Wayne Shorter est plus obtus, Pilc ne jouant que de brèves bribes tandis que la ligne de basse féline de Van De Geyn s’enroule autour de lui. Des standards comme « Alice in Wonderland », « My Funny Valentine » et « My Foolish Heart » sont tous abordés sous des angles improbables, et sonnent souvent beaucoup plus sombres que ne l’avaient prévu leurs compositeurs originaux. Les compositions originales de Pilc sont tout aussi intrigantes mais prennent plus de temps à être appréciées, en particulier la dense mais hypnotique « The Long Journey ». ~ Ken Dryden