Piano – Jean-Michel Pilc
Basse – Boris Kozlov
Batterie – Billy Hart
Crédits
Enregistré à – Studio De Meudon
Mixé au – Studio De Meudon
Masterisé à – Avrm Studio
Glass Mastered At – SNA – M0059645
Masterisé par – Rodolphe Plisson
Producteur – Francis Dreyfus
Enregistré par, mixé par – Damien Fourcot, Nicolas Sournac
Enregistré les 24 et 25 mai 2009, mixé les 26 et 27 mai 2009 au Studio de Meudon.
Masterisé le 13 août 2009 au Studio A.V.R.M.
Publié : 23 mars 2010
Label : Dreyfus Jazz
Critique
Dans tous les domaines de la musique, il existe peu de pianistes aussi expressifs et dotés d’un toucher et d’une dynamique aussi extraordinaires que Jean-Michel Pilc. Il est également si inventif qu’il est peut-être l’un des très, très rares pianistes à habiter la même atmosphère raréfiée que Bill Evans. Et ce n’est que la moitié de l’histoire. Pour Pilc, le piano n’est pas un instrument comme les autres, c’est un prolongement de la voix humaine. Elle chuchote de manière sensuelle et provocante, babillant avec excitation comme un enfant qui vient de découvrir le langage humain. Il séduit, cajole, utilise même des tons hypnotiques et des termes affectueux pour attirer. Surtout, il chante comme s’il s’envolait sur les ailes d’arias invisibles et indicibles, et oscille comme un pendule syncopé, rendant même le métronome de confiance fou de joie devant la musique qui coule dans ses touches, à travers le cœur, l’esprit et le bout des doigts de Pilc.
C’est le sort magique que Pilc jette avec True Story, son disque en trio d’une beauté éthérée avec le bassiste Boris Kozlov et le batteur Billy Hart. Les notes traînent et pendent comme l’air lourd de rosée. Les phrases séduisent et captivent les sens comme un tissu presque invisible, filé du bout des doigts par Pilc, resplendissant de l’éclat des paysages de rêve créés en chanson. Pilc n’éblouit pas par sa vitesse. Il compte plutôt sur la délicatesse de l’invention mélodique et la surprise harmonique pour attirer et posséder. Ses pensées sont claires comme du cristal et coulent énergiquement comme un ruisseau fortifié par une averse d’avril. Parfois, les notes se tiennent droites alors qu’elles se promènent et gambadent avec lyrisme ; à d’autres moments, elles peuvent être inclinées et se précipiter vers l’arrière, comme s’il avait décidé de tourner ses pensées et ses phrases à l’envers. À cet égard, Pilc ressemble le plus au grand pianiste Walter Norris, qui a tellement élevé son art qu’il réside dans ce lieu céleste où seuls quelques rares artistes sont les divinités qui président à la musique du XXIe siècle.
Des musiques comme « The Other Night » et « A Brief History of Time », malgré la nature abstraite de cette dernière, sont comme des flèches sonores visant directement le centre du cœur. « Relic », « PBH Factor » et « High Sky-The Elegant Universe » sont profondément provocateurs et suscitent une foule d’émotions qui ne déclenchent des girations cérébrales qu’après avoir vidé l’âme de ses émotions. Le récit épique de « True Story » se déroule comme une histoire serpentine, à la Dickens, pleine de pressentiments, jusqu’à ce que les choses se résolvent (vers la fin de la scène 4) et que l’on atteigne le bonheur ultime, mais pas avant que Pilc ait raconté son histoire avec tous les rebondissements habiles d’un récit ingénieusement tissé, sauf que celui-ci chante avec une élégance inouïe.
Le coup d’État, bien sûr, est l’inclusion de Kozlov et Hart. En trio, on est toujours tenté d' »entendre » Scott LaFaro et Paul Motian dans presque tout ce qui a suivi le grand trio de Bill Evans. Mais le trio de Pilc est véritablement l’égal artistique de ce trio immortel. ~ Par Raul d’Gama Rose, 3 octobre 2010 AllAboutJazz
« Dans ce CD, plus que dans tout autre, les différentes facettes de l’art de Pilc sont réunies, de la nature vive de ses improvisations à sa profonde connaissance du répertoire classique, de ses dons de soliste imposant à ses talents de leader de trio (avec le contrebassiste Boris Kozlov et le batteur Billy Hart) ».
Howard Reich – Chicago Tribune
« Une autre facette plus subtile et lyrique de sa formidable musicalité… La déclaration la plus profonde et la plus gratifiante de Pilc à ce jour. »
Bill Milkowski – JazzTimes