Piano – Jean-Michel Pilc
Basse – Thomas Bramerie
Batterie – Mark Mondesir
Crédits
Ingénieur – David Ruffo
Mixé par – Rene Ameline*
Photographie – Jimmy Katz
Producteur – Douglas Yoel*, Francis Dreyfus
Enregistré en direct à l’Iridium Jazz Club, New York – 19, 20 et 21 octobre 2004
Publié : 18 octobre 2005
Label : Dreyfus Jazz
Critique
Si vous avez déjà entendu Jean-Michel Pilc en concert ou sur disque, vous saurez que Live At Iridium, New York vous donnera la chair de poule. Ensemble, les morceaux représentent un excellent travail de collage de morceaux provenant de trois nuits d’octobre 2004 pour former ce qui ressemble à un seul set. Ce disque vous fera certainement dire : « J’aurais aimé être là !
L’énergie du trio est impressionnante, tout comme l’endurance dont il fait preuve, mais en fin de compte, ce qui est le plus impressionnant, c’est la grande musicalité des individus et du groupe. Dès le début de « No Print » de Pilc, le groupe passe à la vitesse supérieure avec un ostinato de basse de longueur irrégulière et de style latin, des groupes d’accords et un jeu de batterie léger mais actif. Il n’y a pas de répit pendant plus de dix minutes, le motif étant introduit puis démonté. Pilc n’est jamais prévisible, passant sans effort d’éclats dissonants à des accords luxuriants et à des courses rapides. Il peut également être très libre sur le plan rythmique, tout en restant en contact avec sa section rythmique, composée de Thomas Bramerie (basse) et Mark Mondesir (batterie), qui ne font qu’un. Les dix minutes passent vite, après avoir été basées essentiellement sur une progression d’accords façonnée par un motif rythmique, se terminant par une éruption de batterie de Mondesir qui monte de plus en plus haut jusqu’à ce que le groupe passe directement au premier des quatre morceaux de Monk (pistes deux à cinq, « Jackie-Ing, Pt. 1 », « Misterioso », « Green Chimneys », et « Jackie-Ing, Pt. 2 »).
Lorsque cela se produit, et que la surprise s’estompe, la plaisanterie devient évidente dans la mesure où « No Print » (bien qu’il s’agisse d’une « variation oblique de Pilc sur « Footprints » de Wayne Shorter ») semble être l’essence de Monk canalisée par Pilc et compagnie, dans la mesure où elle présente le même humour anguleux et la même inévitabilité du complexe dérivé du simple, qui marque tout véritable art. Pilc « comprend » Monk et parvient à transmettre le noyau de chaque morceau sans ressembler le moins du monde à Monk, mais d’une manière telle que le fantôme de Monk aurait pu danser sur la scène. L’ensemble des pièces de Monk dure environ onze minutes. Chacun est reconnaissable mais extrêmement remodelé sans perdre son caractère monacal.
L’autre morceau principal est « Spiritual » de Coltrane, dans lequel Pilc parvient à suspendre le temps tout en allant une fois de plus à l’essentiel de la quête mystique de Trane, qui cherche à se connecter à la majesté et à la terreur de l’absolu.
C’est une véritable joie d’entendre une personnalité musicale aussi forte prendre continuellement des risques tels que l’on ne peut jamais savoir ce qui va se passer à la seconde suivante, et encore moins au morceau suivant. Pilc parle de volumes tout en ne jouant presque jamais ce que l’on pourrait considérer comme une « ligne mélodique ». On l’entend réfléchir, s’emparer d’une idée, la déformer et la présenter à nouveau, pour passer à autre chose l’instant d’après. À des années-lumière de Bobo Stenson dans le climat émotionnel qu’il crée, il produit néanmoins cette même sensation de retenir son souffle qui se produit lorsqu’il n’y a pas d’espace entre l’interprète et le public.
Hautement recommandé. Nous devrions être heureux que cet ancien spécialiste des fusées ait décidé d’embrasser son véritable amour, le jazz. ~ Par Budd Kopman – 13 décembre 2005 AllAboutJazz
« Un enregistrement intense.
All Music Guide
« Exaltant ».
The Guardian, Royaume-Uni – CD de la semaine