Jean-Michel Pilc – piano solo
Crédits
Enregistré au Fazioli Piano Loft au Union Country Performing Arts Center, Rahway, NJ
Produit par Jim Luce & Jean-Michel Pilc
Producteur exécutif : Jana Herzen
Enregistré par Jim Luce
Masterisé par Jim Luce et Duke Markos
Conception : Rebecca Meek
Photographie : Jim Rice
Publié : 10 mai 2011
Label : Motéma Music
Critiques
Cet album solo intime, enregistré en direct au Fazioli Piano Loft du Union County Performing Arts Center à Rahway, N.J., capture le pianiste Jean-Michel Pilc pendant deux nuits d’improvisation pure. L’ancien Parisien, installé à New York depuis 1995, s’est fait connaître avec son célèbre trio composé du bassiste François Moutin et du batteur Ari Hoenig. Ici, Pilc, connu pour sa technique remarquable et son goût pour l’imprévisible, réinvente avec audace des standards tels que « Take the ‘A’ Train », « Blue in Green » et « I Remember You », s’attaquant à la « Valse n° 3 en la mineur » de Chopin et présentant un certain nombre de nouveaux originaux avec autant d’habileté, d’enthousiasme et de créativité. Une vidéo d’une séance privée tenue lors du même engagement est également incluse.
Pilc commence son interprétation audacieuse de « Caravan » de Duke Ellington par un rugissement tonitruant ; il coupe ensuite le son et tape sur les cordes de son instrument, entrant et sortant de la mélodie tout en alternant des sonorités grondantes, anguleuses et délicates. Une brève et énigmatique reprise de la ballade folklorique « Scarborough Fair » évoque un parc à thème amusant mais qui donne la chair de poule ; de la même manière, des ambiances à la fois optimistes et inquiétantes imprègnent « Someday My Prince Will Come ». Plusieurs des morceaux de Pilc sont imprégnés d’une tension similaire entre l’espièglerie et la réflexion, naviguant entre l’éthéré, le lyrique et le discordant : La chanson titre, une tendre ballade blues, est teintée de dissonance, et une série de six « Etudes-Tableaux » traverse la musique classique européenne, le boogie, le bop, la pop et au-delà. La version fougueuse de Pilc de « Mack the Knife » clôt le set avec son humour et son élégance uniques. Visiblement dans l’instant, Pilc livre un set captivant, plein de rebondissements et d’imprévus. ~ par Sharonne Cohen le 20 juillet 2011. JazzTimes
Jean-Michel Pilc s’est imposé comme l’un des jeunes pianistes de jazz européens les plus en vue, enregistrant un certain nombre de CD sur le continent, bien qu’il soit depuis longtemps naturalisé américain. Il fait ses débuts sur un label américain avec son album de piano solo en direct Essential, un mélange frappant d’interprétations fraîches de chansons largement enregistrées et de ses originaux novateurs. Il serait intéressant d’imaginer ce que Duke Ellington dirait de la reprise de « Caravan » par Pilc, un mélange ludique d’accords dramatiques, de lignes uptempo et de sourdine des cordes, sans perdre l’essence de cette composition intemporelle. Il utilise une introduction déguisée pour « Someday My Prince Will Come » qui incorpore une ligne de basse chantante enfantine avec un accord staccato perçant à la main droite, bien qu’il la transforme en une rêverie musicale qui s’aventure loin de la route attendue. La version hachée de « Take the ‘A’ Train » de Pilc s’engage également sur une nouvelle voie, incorporant des morceaux des géants du piano précédents et ajoutant des astuces de son cru. Il est presque impossible de ne pas rire à haute voix en entendant les rebondissements comiques de Pilc dans son arrangement délibéré de « Mack the Knife ». Pilc s’est depuis longtemps imposé comme un compositeur prometteur. Son « étude » en six mouvements est une suite polyvalente qui touche à de nombreuses bases musicales. « Essential » suggère un blues de fin de soirée, mais les accords déchiquetés et sombres qui accompagnent sa mélodie chaleureuse changent rapidement ce sentiment. Sam » de Pilc est une jolie ballade avec juste une touche de mélancolie dans ses deux brèves minutes. Ceux qui passeront rapidement à côté de l’Essential de Jean-Michel Pilc, croyant qu’il s’agit d’une compilation d’enregistrements antérieurs, passeront à côté de l’un des joyaux du piano jazz du 21e siècle. – Ken Dryden